Articles Tagués ‘Forces Spéciales’

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La Bretagne est réputée pour ses paysages, sa mer, ses spécialités locales, mais l’Internet n’en fait pas partie (en tout cas, là où je me trouve). Du coup, j’ai le plus grand mal à effectuer les recherches nécessaires à la rédaction des articles de ce blog.

Pour vous permettre de patienter jusqu’à mon retour ce week-end, voici quelques images d’un concept imaginé par Charles Bombardier (oui, de la famille du constructeur): un scooter volant à destination des Forces Spéciales.

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Le Zaxon serait un véhicule volant, destiné à être largué d’un avion de transport tactique, et muni d’un moteur turbojet pouvant s’allumer après une chute libre. Bombardier imagine deux gros propulseurs à l’avant et deux plus petits à l’arrière, la stabilité latérale étant assurée par des propulseur latéraux contrôlés par un système embarqué automatique.

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Selon Bombardier, l’engin pourrait atteindre 250km/h, et serait muni de 4 missiles antichars Spike (développés par Rafael). Il serait en outre muni de patins type hélicoptères pour l’atterrissage (idéalement à une centaine de km du point de largage).

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Bon, le concept n’est pas encore vraiment abouti (en particulier, son inventeur ne dit rien du système permettant le décollage après la fin de la mission). Mais ce sont parfois les concept les plus délirants qui se révèlent précurseurs. Reste néanmoins à trouver les quelques dizaines de millions de financement nécessaires au développement du Zaxon.

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Si le salon Eurosatory fut, du point de vue professionnel, un succès incontestable, ce fut également une grande source de frustration, n’ayant pu passer du temps pour explorer le salon à la recherche d’innovation technologique de défense. Un comble.

La seule innovation que j’ai pu voir était présentée sur le stand du CV90 et paraissait quelque peu fragile aux côtés de l’énorme véhicule blindé. Il s’agit pourtant d’une réelle innovation, dont le directeur de la STAT (Section Technique de l’Armée de Terre), le général Charles Beaudouin, m’avait parlé il y a quelques semaines.

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La société norvégienne ProxDynamics a en effet poussé jusqu’au bout le principe du nano-drone de reconnaissance, en allant au-delà du concept théorique. Le Black Hornet PD 100 est un drone de reconnaissance, à voilure tournante. Mais ce sont ses caractéristiques qui sont impressionnantes : un rotor de 120mm de diamètre, un poids plume de 18g, une durée de vol de 25mn avec une vitesse maximale de 5 m/s et à 10m d’altitude, et un système de stabilisation automatique en vol. Mais c’est surtout un véritable système opérationnel : liaison de données numérique avec une portée de 1.5km, système de préparation de mission, et navigation GPS automatique (routes préprogrammées), ou guidage visuel par l’opérateur.

Le Black Hornet est équipé de caméras orientables (pan/tilt) permettant de filmer simultanément l’avant du drone, le sol, ainsi qu’une caméra orientable à 45 degrés. Il peut être également équipé sur demande d’un capteur thermique, d’une caméra infrarouge, ou d’un capteur chimique. Le système complet comprend 2 drones, une manette de pilotage appelée « pad » et un écran de contrôle (tablette durcie) de 800×480 pixels, le tout dans un facteur de forme utilisable par un fantassin et ne pesant « que » 1,3 kg.

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Et le Black Hornet est parfaitement silencieux grâce à sa motorisation électrique : une caractéristique essentielle pour ses emplois opérationnels : reconnaissance, contrôle de foule, inspection, surveillance de périmètre ou exploration d’environnements confinés.

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Il ne s’agit pas d’un jouet puisque l’on parle d’un prix d’acquisition de l’ordre de 40 000 dollars pièce (contre 195 000$ pour les exemplaires initiaux). Mais le système semble d’une redoutable efficacité, et le commandement des opérations spéciales (COS) aurait annoncé son intention d’en acquérir plusieurs dizaines. Car le Black Hornet est « combat proven » : il a été déployé avec succès par l’armée britannique en Afghanistan. Cette dernière a indiqué que le nano-drone avait déjà permis de débusquer « des tireurs isolés et des explosifs improvisés sur le terrain ». En revanche, le mode de pilotage par GPS semble difficilement utilisable en intérieur, et l’on peut se poser la question de l’efficacité du pilotage à vue par l’opérateur, par liaison de données, au sein d’un bâtiment.

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Un bel engin néanmoins, qui allie pertinence opérationnelle, et respect des contraintes liées à l’allègement du combattant. A suivre, donc – surtout si la STAT s’en mêle. Les lecteurs de ce blog seront sans doute preneurs d’un retour d’expérience. A bon entendeur…

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Oui, je sais, je parle beaucoup des américains, mais budget oblige, il y a quand même beaucoup d’innovation technologique qui est générée outre-Atlantique. L’US SOCOM (Special Operations Command) a annoncé que les Forces Spéciales américaines ont déployé des séquenceurs d’ADN sur le terrain, en Afghanistan, afin d’en tester la pertinence opérationnelle.

Ces séquenceurs ont notamment permis d’identifier de l’ADN à partir de composants d’engins explosifs improvisés, afin de retrouver leurs concepteurs – visiblement, avec un certain succès.

Tout ceci est rendu possible par la rapidité des nouveaux appareils : pour identifier une trace ADN, il faut maintenant 90 minutes (contre des semaines, par des approches plus traditionnelles).  Deux machines ont été déployées : le RapidHIT 200 d’IntegenX, et la NetBio de Waltham, dans le cadre du programme « Sensitive Site Exploitation Special Reconnaissance, Surveillance & Exploitation ».

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Le principe consiste à collecter un échantillon (typiquement de salive), et à l’introduire dans le séquenceur qui utilise des technologies de biologie moléculaire classique (PCR par exemple – polymerase chain reaction, suivie d’une séparation par electrophorèse) mais à une vitesse fulgurante : environ 36 minutes pour l’extraction et l’amplification de l’ADN à partir des échantillons, 39 minutes pour la séparation et la détection des séquences, et 4 minutes pour l’analyse et la génération du rapport.

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Tout ceci est rendu possible en particulier par des réactifs pré-chargés dans la machine, et des opérations de manipulation automatisées et colocalisées… c’est un peu plus efficace que la procédure précédente qui consistait à envoyer une enveloppe à un laboratoire et à attendre les résultats (si, si). Et en plus les machines – de la taille de petits photocopieurs – sont capables d’examiner jusqu’à 8 échantillons simultanément (5 pour la NetBio).

Le système peut être opéré par une seule personne et nécessite uniquement 30 minutes de formation. Le produit parfait, donc, si ce n’était son prix : 250 000$ environ par machine, ce qui réserve leur usage à des opérations critiques et à fort enjeu (« juicy operations » selon le SOCOM). Autre inconvénient : le manque de données collectées sur place dans les bases de données américaines (qui concernent essentiellement des citoyens américains). Mais ces bases sont vouées à s’enrichir progressivement.

Le prochain défi : arriver à développer une version militarisée portable, opérée par batterie ; la mise au point d’un tel engin nécessitera un effort financier considérable, et nécessitera au moins 4 ans.

Photos (C) US SOCOM, IntegenX

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La société américaine RAYTHEON vient d’acquérir une petite société de 50 personnes spécialisée dans les solutions à base de drones pour le renseignement et les opérations spéciales. Sensintel, localisée près de Tucson en Arizona, fournit des drones et des composants pour drones (comme des cartes spécialisées de distribution de la puissance des générateurs). Leur drone SILVER FOX D2 est réputé avoir des capacités de reconnaissance, surveillance et renseignement jusqu’alors l’apanage de systèmes plus lourds. C’est un UAV intermédiaire entre un drone de court rayon d’action (Très Courte Portée), simplement opérable, et un drone tactique à moyen rayon d’action. Il peut être porté dans un petit véhicule de type SUV, et opéré par 2 servants en moins de 15 mn.

La charge utile comprend différents senseurs électro-optiques et infrarouge, mais l’originalité consiste à contrôler plusieurs Silver Fox à partir de la même station sol, permettant ainsi une tenue d’information corrélée en temps réel.

SENSINTEL a beaucoup travaillé avec les laboratoires de référence dans le monde du renseignement, et avec les forces spéciales, dans la mise au point de ses drones:  Special Operations Command (SOCOM), Office of Naval Research et Air Force Research Laboratory.

La question était de savoir dans quelle « business line » Sensintel serait intégrée chez Raytheon: a priori, ce sera dans les systèmes d’armes et en particulier dans l’Advanced Missile Systems product line. Cela fait donc penser que les ingénieurs de Raytheon se concentrent sur des systèmes d’armes autonomes et l’intégration de leur offre missile dans une plateforme globale de senseurs intelligents.

Le montant de l’acquisition n’a pas été communiqué.