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Le concept s’appelle « Loyal Wingman » est fait partie d’un programme baptisé RaiderII, et conduit par le laboratoire de recherche de l’US Air Force (Air Force Research Lab) et de la célèbre équipe « Skunkworks » de Lockheed Martin. Pour mémoire, Skunkworks est le surnom du département célèbre de Lockheed Martin dont le nom officiel est Advanced Development Programs (ADP), responsable du développement d’avions mythiques tel que le SR71 Blackbird, ou le F117. Nous avons déjà parlé de certains projets de Skunkworks comme le ARES VTOL (voir cet article)  ou le Hybrid Airship (voir celui-ci)

Le concept de « Loyal Wingman », c’est de réaliser un couplage entre un avion de chasse opéré par un pilote humain, et un avion dronisé, sans pilote à bord. L’idée est ainsi de pouvoir disposer de groupes d’UCAV (unmanned combat air vehicles, soit des drones aériens) capables de voler de concert avec des avions pilotés, et d’emporter des capacités additionnelles, notamment en termes d’armement. Le projet est destiné notamment à fournir des « équipiers robotiques » aux F-35 et F-22.

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Une nouvelle étape de ce programme a été atteinte il y a quelques jours, avec une démonstration mettant en œuvre un F16 expérimental robotisé. Selon Lockheed Martin, l’expérimentation a consisté en une conduite de mission incluant une perte de communication, une déviation par rapport au plan de vol initial, et – c’est une première – une mission de frappe contre le sol réalisée par le F16 robot en autonomie.

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L’US Air Force dispose d’un certain nombre de F16 robotisés (ci-dessus), mais jusque-là, ces derniers étaient essentiellement utilisés comme des cibles d’exercice autonomes (quand on a des sous…), une pratique héritée des F-4 Phantoms déclassés du Vietnam, utilisés de la même manière. Mais ici, on parle bien d’un avion disposant d’une IA embarquée, et capable de piloter de manière autonome, en respectant des consignes de haut niveau communiquées par son ailier humain. Un programme qui s’inscrit en toute cohérence avec la stratégie américaine du « troisième offset » dans laquelle l’intelligence artificielle et la robotique sont centrales.

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L’expérience s’est déroulée sur le terrain mythique de EAFB (Edwards Air Force Base), que tous les aficionados du film « l’Etoffe des Héros » (je ne peux même pas imaginer que vous ne connaissiez pas ce film, sinon filez le voir d’urgence) connaissent. Elle visait principalement à démontrer la capacité de l’ailier automatique à s’adapter à son environnement, et en particulier à des menaces simulées dynamiques, dans le cadre d’une mission de combat air-sol.

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Il s’agit de la seconde expérimentation (la première, Raider I, était centrée sur le vol en essaim et l’évitement de collision). Elle a montré la capacité du F16 robot à poursuivre sa mission en cohérence avec son ailier humain, et à réaliser la frappe contre le sol. Elle a également démontré la pertinence de l’environnement logiciel embarqué OMS (open mission system développé par l’US Air Force), capable de gérer des composants développés par des fournisseurs très différents, et rapidement intégrés au sein d’une architecture cohérente, une fonction qui sera déterminante dans la capacité à développer de futurs modules logiciels pour un tel programme.

Au-delà, cette expérimentation montre la capacité à s’appuyer sur un système autonome, assistant  le pilote, pour décharger ce dernier de tâches cognitives prenantes, en lui permettant de se focaliser sur la gestion de sa mission globale. Et non, on ne parle pas d’un « avion de combat intelligent » mais bien d’un système adaptatif et autonome dans le cadre d’une mission précise, et totalement subordonné au pilote. Ce n’est pas demain qu’un avion robotisé sera qualifié chef de patrouille !

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Si vous êtes un lecteur assidu (ce que j’espère :-)) de ce blog, vous constatez que j’y parle souvent de la DARPA, l’agence Américaine des projets de défense avancés (Defence Advanced Research Projects Agency). Dotée d’un petit budget de 3 milliards de dollars (autant que le programme français de dissuasion nucléaire !), cette agence a pour objectif de prévenir toute surprise stratégique. Je vous rappelle d’ailleurs l’excellente conférence d’une ex directrice de la DARPA, qui explique fort bien la philosophie de l’agence.

Je vous conseille aussi, par ailleurs, cet excellent livre de Michael Belfiore, sur le même sujet.

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Aujourd’hui, après le Japon et avant la Corée du Sud, la Chine souhaite crée sa propre version de la DARPA. L’initiative rentre dans la logique du président Chinois Xi Jinping, qui a lancé un vaste programme de réorganisation de l’armée chinoise. Rappelons que le budget de la défense Chinois est d’environ 150 milliards de dollars (en augmentation de 7 à 8% d’après les prévisions). Nul ne sait aujourd’hui de combien sera dotée la nouvelle agence. Celle-ci sera gérée par un comité spécial (dont le nom peut être transcrit par « junweikejiwei »), dirigé par le physicien et académicien des sciences Liu Guozhi, un spécialiste du domaine des micro-ondes.

Les thématiques qui pourraient être abordées par cette nouvelle agence sont sans doute connexes aux projets qui ont déjà suscité l’intérêt des hackers officiels chinois (c’est un secret de Polichinelle), comme le programme F35, l’arme Laser du USS Ponce, ou le drone Global Hawk (autant de programmes dont on sait que la sécurité – aux dire du Pentagone – a été compromise).

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Reste encore à savoir comment cette agence (dont la date d’entrée en service n’a pas été divulguée) pourra fonctionner. Car la DARPA américaine lance bon nombre d’initiatives de crowdsourcing, ou de collaboration ouverte par Internet, comme par exemple le forum Wait, What? A Future Technology Forum ou encore l’appel à idées pour le futur engin blindé de combat amphibie (ci-dessous, le design de l’équipe victorieuse, qui a au passage empoché 1 million de dollars).

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Un mode de fonctionnement aux antipodes des habitudes du gouvernement chinois. A moins qu’une nouvelle révolution culturelle ne soit en marche…

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…ou tout comme. Il s’agit d’un concept que l’on avait déjà pu voir au salon du Bourget 2013, chez Finmeccanica. L’idée est de développer un casque permettant au pilote de voir au travers du plancher de son cockpit, avec un champ de vue à 360 degrés.

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Pour arriver à cette fonctionnalité, six caméras ont été intégrées à l’extérieur de l’avion ; les flux vidéo sont ainsi retransmis au casque du pilote. Ce dernier, lorsqu’il regarde vers le bas (par exemple), voit donc le sol en-dessous de lui, comme s’il regardait au travers du plancher. Une fonctionnalité qui requiert une période d’accoutumance.

Le casque, le F-35 Gen III Helmet Mounted Display System de Rockwell Collins, regroupe cette fonctionnalité avec les fonctions classiques d’un afficheur tête haute (HUD), directement projeté sur la visière du pilote. Combiné à un système de suivi du regard (eye-tracking), cela permet au pilote de gérer ses systèmes d’armes avec le regard (une fonctionnalité partagée par d’autres casques modernes). Les autres caractéristiques incluent une vision nocturne, une protection anti-Laser, un enregistrement vidéo et même une fonction « picture in picture ».

A ce niveau de précision, le casque en fibres de carbone doit être réalisé sur mesure pour chaque pilote. Mais bon, après 60 milliards de dollars dépensés pour le programme F35, c’est bien la moindre des choses, non ?

 

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Non, ce n’est pas une plaisanterie. Le célèbre avion F35 dont le développement fait couler beaucoup d’encre, tant en termes de technologies que de budget, vient de décoller d’un tremplin, modèle « saut à ski », installé sur la base d’essais de la Naval Air Station à Patuxent River.

On rappelle que le F35B est un avion dit STOVL pour « short take-off and vertical-landing ». C’est-à-dire qu’il est capable de décoller sur des surfaces très courtes, et sa tuyère orientable couplée au système de propulsion LiftFan® de Rolls Royce lui permet d’atterrir verticalement à la manière d’un Harrier.

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Le programme est controversé, en raison d’une part de son coût (1.5 trillions de dollars ( !) sur 55 ans de durée de programme – aujourd’hui, la facture s’élève déjà à 391,1 milliards de dollars) et d’autre part de problèmes techniques répétés. Ainsi, on peut citer les défaillances logicielles de l’Automatic Logistics Information System (ALIS), les défauts de navigation, du siège éjectable, du système de distribution de l’oxygène ou encore… l’impossibilité d’utiliser du fuel aéronautique si ce dernier provient d’un camion qui a été stocké au soleil (si, si).

Mais pourquoi faire un « saut à ski » ? En réalité, pour tester les capacités de l’appareil à décoller d’un porte-avion italien ou anglais (en l’espèce le HMS Queen Elizabeth, en cours de construction). Ces porte-avions, pour maximiser leur capacité d’emport, pourront être équipés d’un tel tremplin, à condition bien évidemment que les avions aient la capacité STOVL. Ci-dessous, une vue d’un harrier décollant à partir d’une rampe.

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Les anglais doivent acheter 140 avions, et les italiens 90. Dans la vidéo ci-dessous, on voit bien l’orientation arrière de la tuyère, permettant de maximiser l’efficacité de la poussée au décollage.

Image du week-end: F35 Roll

Publié: 13 juin 2015 dans Aéronautique
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L’image du week-end en prévision du salon du Bourget 2015 qui débute lundi: une image composite du F35A effectuant un tonneau à 360° avec son armement ((4 x GBU-12s et 2 AIM-9Xs). Enjoy!

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