Articles Tagués ‘SOCOM’

scan4

Oui, je sais, je parle beaucoup des américains, mais budget oblige, il y a quand même beaucoup d’innovation technologique qui est générée outre-Atlantique. L’US SOCOM (Special Operations Command) a annoncé que les Forces Spéciales américaines ont déployé des séquenceurs d’ADN sur le terrain, en Afghanistan, afin d’en tester la pertinence opérationnelle.

Ces séquenceurs ont notamment permis d’identifier de l’ADN à partir de composants d’engins explosifs improvisés, afin de retrouver leurs concepteurs – visiblement, avec un certain succès.

Tout ceci est rendu possible par la rapidité des nouveaux appareils : pour identifier une trace ADN, il faut maintenant 90 minutes (contre des semaines, par des approches plus traditionnelles).  Deux machines ont été déployées : le RapidHIT 200 d’IntegenX, et la NetBio de Waltham, dans le cadre du programme « Sensitive Site Exploitation Special Reconnaissance, Surveillance & Exploitation ».

scan3

Le principe consiste à collecter un échantillon (typiquement de salive), et à l’introduire dans le séquenceur qui utilise des technologies de biologie moléculaire classique (PCR par exemple – polymerase chain reaction, suivie d’une séparation par electrophorèse) mais à une vitesse fulgurante : environ 36 minutes pour l’extraction et l’amplification de l’ADN à partir des échantillons, 39 minutes pour la séparation et la détection des séquences, et 4 minutes pour l’analyse et la génération du rapport.

scan2

 

Tout ceci est rendu possible en particulier par des réactifs pré-chargés dans la machine, et des opérations de manipulation automatisées et colocalisées… c’est un peu plus efficace que la procédure précédente qui consistait à envoyer une enveloppe à un laboratoire et à attendre les résultats (si, si). Et en plus les machines – de la taille de petits photocopieurs – sont capables d’examiner jusqu’à 8 échantillons simultanément (5 pour la NetBio).

Le système peut être opéré par une seule personne et nécessite uniquement 30 minutes de formation. Le produit parfait, donc, si ce n’était son prix : 250 000$ environ par machine, ce qui réserve leur usage à des opérations critiques et à fort enjeu (« juicy operations » selon le SOCOM). Autre inconvénient : le manque de données collectées sur place dans les bases de données américaines (qui concernent essentiellement des citoyens américains). Mais ces bases sont vouées à s’enrichir progressivement.

Le prochain défi : arriver à développer une version militarisée portable, opérée par batterie ; la mise au point d’un tel engin nécessitera un effort financier considérable, et nécessitera au moins 4 ans.

Photos (C) US SOCOM, IntegenX

TALOS2

L’US SOCOM (commandement des Forces Spéciales américaines) s’intéresse de très près aux technologies de protection balistique individuelles. Parmi ses projets, voici TALOS (Tactical Assault Light Operator Suit), une armure un peu spéciale puisqu’elle est développée par le MIT (Massachusetts Institute of Technology) et possède une panoplie technologique impressionnante.

Parmi les innovations, TALOS possède par exemple son propre système de génération de chaleur, d’énergie, et même d’oxygène. L’armure est supposée pouvoir « envelopper » le corps du fantassin, et permettre de remonter des informations sur l’état physiologique du soldat (température de la peau, rythme cardiaque, hydratation…) ainsi que l’état énergétique de ses équipements, grâce à un réseau de micro-capteurs. Elle sera même capable de prodiguer les premiers soins, en générant une mousse qui sera diffusée sur la blessure ouverte pour permettre une première coagulation et gagner du temps en attendant l’évacuation du personnel concerné.

TALOS1

Pour ce faire, TALOS incorporera une « armure liquide », en fait un matériau magnétorhéologique à base de nanoparticules, capable de changer son état de liquide à solide en quelques millisecondes, lorsqu’un champ magnétique ou électrique est appliqué. La technologie est en cours de développement au MIT, l’ambition de l’armée américaine étant de permettre à un fantassin de résister à un feu direct – le concept (un peu romancé) est présenté ci-dessous par un film d’animation très « marvelien ».

De l’aveu de l’US SOCOM, l’épisode malheureux connu par l’armée américaine à Mogadiscio, repris dans l’excellent film « la chute du faucon noir » a marqué durablement les esprits et est à l’origine d’un nombre conséquent de projets de recherche sur le sujet de la protection du fantassin individuel. Les premières démonstrations de TALOS auront lieu entre le 8 et le 10 juillet près de la MacDill Air Force Base.

sensintel

La société américaine RAYTHEON vient d’acquérir une petite société de 50 personnes spécialisée dans les solutions à base de drones pour le renseignement et les opérations spéciales. Sensintel, localisée près de Tucson en Arizona, fournit des drones et des composants pour drones (comme des cartes spécialisées de distribution de la puissance des générateurs). Leur drone SILVER FOX D2 est réputé avoir des capacités de reconnaissance, surveillance et renseignement jusqu’alors l’apanage de systèmes plus lourds. C’est un UAV intermédiaire entre un drone de court rayon d’action (Très Courte Portée), simplement opérable, et un drone tactique à moyen rayon d’action. Il peut être porté dans un petit véhicule de type SUV, et opéré par 2 servants en moins de 15 mn.

La charge utile comprend différents senseurs électro-optiques et infrarouge, mais l’originalité consiste à contrôler plusieurs Silver Fox à partir de la même station sol, permettant ainsi une tenue d’information corrélée en temps réel.

SENSINTEL a beaucoup travaillé avec les laboratoires de référence dans le monde du renseignement, et avec les forces spéciales, dans la mise au point de ses drones:  Special Operations Command (SOCOM), Office of Naval Research et Air Force Research Laboratory.

La question était de savoir dans quelle « business line » Sensintel serait intégrée chez Raytheon: a priori, ce sera dans les systèmes d’armes et en particulier dans l’Advanced Missile Systems product line. Cela fait donc penser que les ingénieurs de Raytheon se concentrent sur des systèmes d’armes autonomes et l’intégration de leur offre missile dans une plateforme globale de senseurs intelligents.

Le montant de l’acquisition n’a pas été communiqué.