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En attendant de vous faire un retour sur l’événement SOFLAB qui s’est tenu hier à l’ENSTA, organisé par le Cercle de l’Arbalète, je vous signale qu’il est encore temps de s’inscrire au séminaire SIMOPS 2018.

Ce séminaire organisé par NEXTER, en partenariat avec l’Armée de Terre et le groupe ADIS (Armées Académie DGA Industrie pour la Simulation), aura lieu la semaine prochaine, les 4 et 5 avril. Son thème :  « préparation à l’engagement, innovation digitale et simulation ».

Vous pourrez assister à de nombreuses conférences (dont deux de votre serviteur) portant sur la simulation pour l’appui aux opérations, pour la préparation des forces, ou pour l’expérimentation doctrinale, ainsi qu’à la démonstration VULCAIN qui associe 15 simulateurs différents. SIMOPS 2018 aura lieu dans les locaux de NEXTER à Satory.

Vous pouvez vous inscrire jusqu’au 3 avril en suivant ce lien.

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iRobot, tout le monde connait – en particulier par son robot aspirateur Roomba autonome, l’un des meilleurs modèles du marché, et un précurseur dans son domaine. Mais iRobot, c’est moins connu, c’est également une société de robotique militaire. C’est cette dernière activité qui vient d’être cédée au groupe Arlington Capital Partners, pour 45 millions de $.

La division militaire d’iRobot développe des robots d’exploration comme le 110 FirstLook (voir ci-dessous), un robot de reconnaissance léger, robuste, capable d’effectuer des missions de reconnaissance NRBC, de vérification de véhicule ou d’exploration d’un environnement rendu complexe par la présence de fumées, ou de débris.

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A l’autre extrémité du spectre, on peut également citer le robot 710 Kobra, capable de grimper des escaliers et de réaliser des missions de déminage sur tout terrain, par tous les temps. Ces robots sont fondés sur un socle commun : deux chenilles, une plate-forme capable d’héberger différentes charges utiles, et un second couple de chenilles (amovibles) sur l’avant, permettant de monter des escaliers ou d’escalader des obstacles.

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La cession de sa division militaire a pour objectif de permettre à iRobot de se consacrer totalement au domaine de la robotique grand public. La nouvelle société issue de l’opération et détenue à 100% par des capitaux privés sera donc totalement dédiée au monde de la défense et de la sécurité. Son directeur général sera Sean Bielat, un ancien officier des US Marines.

Cette annonce a au moins le mérite de clarifier les intentions de la société dans le domaine de la robotique militaire. D’autres entités, comme Boston Dynamics, ont des stratégies moins claires : rachetée par Google en décembre 2013, cette dernière société, créatrice de robots célèbres comme « Alpha Dog » ou « Cheetah »  n’a toujours pas précisé sa stratégie dans le monde de la défense. Malgré les intentions de Google de « stopper tout développement de Boston Dynamics dans le militaire » (une posture dictée par une volonté d’affichage vers le grand public), les contrats de développement avec le DoD américain se poursuivent. Et l’on ne compte plus les sociétés de robotique achetées par Google (aujourd’hui Alphabet) : Meka, Redwood Robotics, Schaft, Industrial Perception, … sans compter ses développements dans les véhicules autonomes.

Mais le débat sur Google et la robotique est biaisé par les SALA (systèmes d’armes létaux autonomes), un concept qui pollue en fait la totalité du débat sur la robotique militaire. Il suffit de regarder les activités de iRobot, de Nexter Robotics ou de Tecdron pour constater que la robotique militaire, c’est aujourd’hui autre chose que des systèmes d’armes. Bon, même si iRobot avait déjà fait des essais d’armement de son robot 710 avec le concours de Metal Storm.

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Compte tenu de l’historique dans le domaine, nul doute que la DARPA constituera une source de financement importante pour la nouvelle société issue d’iRobot. Car les défis sont loin d’être résolus aujourd’hui : un robot a encore du mal à ouvrir une porte ou évoluer de manière complètement autonome dans un environnement non structuré, complexe et changeant.

Le nom de la nouvelle société sera révélé à l’issue de la transaction, dont la phase légale doit encore durer 90 jours.

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Le salon SOFINS qui vient de s’achever a vu une fréquentation en hausse, et parmi les démonstrations, véhicules et équipements, de nombreuses innovations technologiques étaient présentées. Le SOFINS, dont il s’agit de la seconde édition, est un salon unique dédié à l’innovation pour l’équipement des Forces Spéciales (FS). Il s’est tenu entre le 14 et le 16 avril, au camp de Souge, fief du 13 régiment de Dragons Parachutistes (13e RDP), près de Bordeaux. Si des organisateurs figurent parmi les lecteurs de ce blog, je me permets une petite remarque toute personnelle : compte tenu de la fréquentation – le salon est victime de son succès – et de la difficulté d’accès, je suggère fortement , pour une prochaine édition, de considérer une autre organisation logistique. Mais c’était une petite digression… C’est fou comme 50mn d’attente et de commutation de navettes peuvent rendre grognon, le matin. Bref.

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Parmi les produits présentés, j’ai fait mon marché dans le salon, et les articles qui vont suivre ces prochains jours correspondent à une première sélection. En premier lieu, j’ai choisi de vous parler rapidement de TEYA, une innovation de NEXTER Electronics. TEYA est une pile à combustible compacte (24cm x 10 cm x 10 cm) et portable, qui fonctionne à l’hydrogène, le gaz étant généré par des cartouches développées par BIC. En effet, via le rachat en 2011 par le groupe BIC des actifs de la société canadienne Angstrom Power (pour 18,7 millions de dollars canadiens), BIC a développé et mis sur le marché des consommables sous forme de cartouches à hydrogène qui se connectent à des piles à combustible et sont remplacées une fois le combustible épuisé. La pile en elle même génère 20W, avec une puissance pic de 40W à 60W, pour un poids de 1,8 kg et une durée d’alimentation par charge de 12h. La mise en service est instantanée. La pile délivre un courant nominal de 3.3 A / 1.6 A (12V / 24V).

 

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La batterie est compacte, mais une version existe en rack dans un « fly case » permettant notamment de changer à la volée (« hot swap ») une batterie usagée, et de disposer de davantage de puissance.

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Mais que se passe-t-il si l’on tire dedans? Eh bien pas grand chose, puisque la cartouche BIC de génération d’hydrogène ne génère qu’un très faible volume à un instant donné – en tout cas insuffisant pour causer une explosion de grande ampleur. Et pour fonctionner, le système ne nécessite que de l’eau, une ressource de toutes façons critique.

Par sa compacité, le système paraît donc en première approche particulièrement adapté à un usage opérationnel… si ce n’était son poids, pour l’instant peu compétitif dans le cas d’usage d’un combattant des FS pleinement équipé. Et pour l’instant, une puissance de 20W garantie (même si les 60W peuvent être atteints en puissance « pic ») semble tout juste suffisante à faire fonctionner un netbook, un GPS ou une caméra. Mais il s’agit néanmoins d’une avancée par rapport à la concurrence, tant dans la simplicité d’emploi que dans le facteur de forme, et l’adaptation aux standards militaires (MIL STD 810F) en vibration et en résistance à la chute. Un petit effort sur le poids reste donc, dans un premier temps, la priorité.

De nouveaux articles à suivre sur le SOFINS dans les prochains jours!