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Juin est la saison des salons, des cerises, du baccalauréat… et du prix Ingénieur Général Chanson. Ce prix, remis chaque année par l’Association de l’Armement Terrestre (AAT), récompense des travaux permettant des progrès importants dans le domaine. Cette année, c’est la société PHOTONIS qui est à l’honneur avec son système Kameleon, une caméra CMOS à très bas niveau de lumière, permettant de voir dans l’obscurité… en couleur.

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L’innovation ? Un travail de fond sur la répartition spectrale, c’est-à-dire la manière dont les couleurs se répartissent dans la lumière visible, et sur la balance des blancs dans la zone où le capteur manquait de sensibilité. En 18 mois, et soutenue par un projet RAPID, l’équipe de Photonis menée par Damien Letexier et Geoffroy Deltel a exploré une nouvelle piste. Plutôt que de compter sur l’intensification de lumière ou l’imagerie thermique, pourquoi ne pas récupérer tous les pixels de l’image, sans les filtrer, pour ensuite effectuer une reconstruction colorimétrique en équilibrant couleur et sensibilité à la lumière.

Le pari a été payant :  la caméra SXGA (1280×1024) est aujourd’hui opérationnelle et permet de filmer à 100 fps dans l’obscurité. Et le résultat est plutôt impressionnant : à gauche, une image captée au crépuscule, à droite, à la pleine lune.

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Le prix a été remis le 2 juin 2015 par le CEMAT, le Général d’Armée Jean-Pierre Bosser. Il met à l’honneur la filière optronique française, décidément en pointe. On pourrait parler aussi de la société LHERITIER, qui a développé la caméra CAT EYE, première caméra active jour / nuit, c’est-à-dire restituant la vision naturelle de jour comme de nuit.

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L’image ci-dessous présente une photo prise à 150 m par nuit noire, en mode vision active.

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Egalement soutenue lors de son développement par un programme RAPID, la caméra opère en full HD, et est capable d’assurer une vision active sur une tranche ciblée de l’espace à plus ou moins 15 mètres. La video ci-dessous présente le concept.

De belles innovations pour une filière optronique française décidément très en forme…

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Le SOFINS a fermé ses portes jeudi dernier, à Bordeaux (voir mon précédent article ici). Parmi les innovations proposées, j’ai réalisé une petite sélection pour les lecteurs de ce blog.  Aujourd’hui, nous allons parler de balises, de tracking et de géolocalisation.

La société 4G technology, société française basée à Sofia Antipolis, rencontrée à l’occasion du SOFINS, conçoit des produits de sécurité nomades et en particulier une balise compacte (149g, diamètre de 70mm, épaisseur de 30mm) pour le tracking temps réel. Baptisée BAGEO, cette balise est dotée d’une fonction GPRS permettant de réaliser des relevés GPS ou GSM à intervalles fixes, et est capable de générer des alarmes techniques ou d’événements.

Le principe consiste à aimanter la balise sur le véhicule à surveiller ; dotée d’aimants d’une force d’adhérence de 15kg, cette balise permet non seulement de stocker des alarmes mais surtout de les interpréter pour permettre à l’utilisateur de recevoir une notification même lorsque la communication est rompue avec le serveur. La balise, étanche, est dotée d’un accéléromètre 3D et de 8Mo de mémoire flash (assez pour stocker 70 000 points de mesure).

Outre le suivi de mobiles, il devient possible de faire du « géo-fencing », c’est-à-dire de délimiter une zone sur une carte (cercle, polygone…), et de recevoir une alarme à chaque fois que la balise entre, sort, bouge ou s’arrête dans la zone prédéfinie.

 Outre BAGEO, 4G technology conçoit des solutions de videosurveillance nomades : valise vidéo nomade, ou borne de vidéosurveillance mobile, ne nécessitant qu’une bande passante minimale et permettant un déploiement en moins de 1h. Il serait intéressant de regarder l’utilisation de tels systèmes dans le cadre d’une opération comme SENTINELLE, nécessitant une surveillance mobile et imprévisible.

Toujours dans le domaine du tracking, la DGA présentait les innovations dans le cadre du programme RAPID, et en l’occurrence le système JINS (Jamming Insensitive Tracking System) de la société SYSNAV. Il s’agit d’une balise de géolocalisation utilisable en conditions hostiles, par exemple pour réaliser du Blue Force Tracking, et ayant le bon goût de ne pas reposer sur une solution GPS (inutilisables en zones couvertes ou parfois en zones hostiles).

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Il s’agit d’une balise magneto-inertielle, existant en plusieurs versions : une version pour le blue-force tracking permettant d’équiper une flotte de véhicules, et une solution en valise PELICAN plus discrète, dont évidemment il est difficile de révéler toutes les caractéristiques sur ce blog. Dans ce dernier cas, ce que l’on peut décrire (car faisant l’objet de communications publiques), c’est que  la balise, d’une autonomie de 3 mois, est capable d’enregistrer sa position tous les 1/100e de seconde, avec une précision de l’ordre de 5m. La balise n’émet pas ni ne reçoit pas de signal, ce qui la rend virtuellement indétectable, et est insensible au brouillage. Elle pèse 150g et est, elle aussi, étanche et également insensible aux chocs et vibrations.

L’innovation consiste ici à avoir développé une centrale inertielle haute précision dans un encombrement réduit et à un coût bien plus faible que celui des systèmes concurrents (environ 100 000 euros pour une centrale inertielle haut de gamme classique) :

Cette société (française  et constituée par d’anciens ingénieurs du LRBA!) a ainsi participé au développement de la dernière centrale de navigation pour bateaux, BlueNaute, de SAGEM.  La technologie est utilisable en tracking, géolocalisation, et guidage.  Avec des applications, bien évidemment, à examiner dans le domaine du guidage de drones autonomes…

Images (c) SYSNAV, 4G Technology