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L’OTAN se dote de l’AGS (NATO Alliance Ground Surveillance), une plate-forme de surveillance de zone d’intérêt fondée sur l’utilisation de drones HALE (haute altitude longue endurance). Ce programme est géré par la NAGSMA (NATO Alliance Ground Surveillance Management Agency – désolé pour le déluge d’acronymes), une agence créée en 2009 par un accord entre 15 états, et donc le but est d’opérer l’AGS.

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Cette plate-forme est fondée sur l’utilisation de drones Global Hawks version Block 40 équipés de radars de surveillance du sol de dernière génération (MP-RTIP), et de technologies de liaisons de données large bande. Chaque drone est capable de voler jusqu’à 30h en continu. L’image ci-dessous présente une vue capturée à partir d’un Global Hawk en 2010, montrant des victimes du tremblement de terre en Haiti se rassemblant sur un terrain de football.

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Le segment sol de l’AGS fournit quant à lui le moyen d’interconnecter le segment aérien avec les systèmes d’information et de commandement (C4ISR). Le pilotage des drones, quant à lui, est réalisé à partir de l’Italie, sur la base aérienne de Sigonella où se trouve aussi la base opérationnelle principale.

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En ce qui concerne le volet industriel du système, il repose sur l’alliance entre Northrop Grumman, Airbus Defense & Space, Konsberg et Finmeccanica (Selex). La video ci-dessous, rendue publique le 29 mai dernier, présente la construction de la plate-forme AGS.

Outre les missions de protection de forces déployées, de surveillance de frontière ou de gestion de crise, l’AGS sera utilisé pour le contrôle des flux de transports d’armes et le désarmement, la protection d’infrastructures, et la lutte contre le terrorisme.

Images (c) OTAN, Northrop Grumman

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Lancé en décembre 2009 dans le cadre du Conseil OTAN-Russie afin d’élaborer un dispositif de détection à distance de kamikazes porteurs d’explosifs dans le transport de masse, le programme STANDEX s’est achevé en 2014, à la suite de la démonstration parisienne du système. Au cours des essais en conditions réelles qui ont eu lieu en juin dernier dans le métro, le projet a permis  d’identifier un suspect, et surtout de détecter les explosifs que ce suspect dissimulait sur lui – tout ceci en temps réel, et sans perturber ou ralentir le flux des passagers.

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Les technologies utilisées:  le balayage hyperfréquence permettant de détecter des anomalies dans la composition moléculaire des sujets, et un système de contrôle adaptatif, fusionnant les informations, et capable d’affiner le comportement des capteurs en cas de détection d’une anomalie. La vidéo ci-dessous présente le projet.

La France a financé une partie de STANDEX et a joué le rôle de pilote du programme. De plus, et dans le contexte actuel, cela mérite d’être souligné (!),  STANDEX est un programme collaboratif entre l’OTAN et la Fédération de Russie. Cette dernière a contribué très activement, en particulier via l’Institut du radium Khlopine, basé à Saint-Pétersbourg. Les autres participants pour la première phase de STANDEX étaient le CEA, le Frauenhofer Institute allemand, TNO aux Pays-bas, Applied Science and Technology Organisation (APSTEC) et ATC Semiconductor en Russie et l’ENEA en Italie.

L’OTAN, avec les Etats parties, travaille actuellement à la définition d’un programme destiné à prendre la suite de STANDEX. En parallèle de ses travaux, l’OTAN vient de lancer un appel à proposition,  dont le détail est disponible sur www.nato.int/science. Les réponses sont attendues pour le 1er juillet 2015.
Images (c) OTAN