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Ne vous inquiétez pas, je ne me lasse pas de ce blog, mais le salon du Bourget rend la tenue du rythme de publication difficile.

Aujourd’hui, la suite de l’affaire « Defense Distributed » – pour ceux qui ont lu l’article sur la fabrication d’armes de guerre dans son garage à partir de données mises à disposition en ligne.

Defense Distributed, c’est cette société qui commercialise des machines et notamment des imprimantes 3D permettant la fabrication d’armes, en particulier en communiquant aux clients les fichiers de données 3D correspondants. La société, américaine, joue en effet sur la liberté d’expression (« freedom of speech ») pour justifier que l’on puisse communiquer toute information sur Internet, même des gabarits de fabrication d’armes. Le résultat? Des « ghost guns » intraçables, et fabriqués en toute discrétion.

Le Département d’Etat américain annonce aujourd’hui que des mesures vont être prises pour interdire la communication de telles données, en l’encadrant par la législation d’autorisation d’exportation de munitions. Publier de telles informations, même vagues (sic) sera bientôt assimilé à une violation des règles ITAR (International Trade in Arms Regulations) ce qui, en pratique, correspond à une interdiction forte.

De telles données seront ainsi assimilables à des « données techniques de munitions » dont la communication sera interdite sauf autorisation préalable. Tout ceci est évidemment contesté par le sulfureux Cody Wilson (ci-dessous), le fondateur du groupe DD qui cultive l’art de la provocation, mais le département d’Etat semble déterminé à aller au bout de la démarche (heureusement).

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En parallèle, le député Steve Israel de l’Etat de New York tente de réintroduire une loi qui interdirait la fabrication de toute arme dont au moins un composant serait indétectable par un détecteur de métal.

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Une série de mesures qui n’aura pas un effet majeur sur un groupe terroriste déterminé, mais qui aurait au moins le mérite d’éviter une explosion (sans jeu de mots) de la fabrication d’armes par des amateurs ou des inconscients.

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Vous vous souvenez peut-être, il y a quelques mois, de cet organisme appelé Defense Distributed qui a montré que l’on pouvait imprimer une arme avec une imprimante 3D. Le groupe refait parler de lui, alors que la société MarkForged annonce bientôt la commercialisation de la MarkOne, première imprimante capable de fabriquer des objets par impression 3D de fibres de carbone.

Le groupe crypto-anarchiste Defense Distributed souhaite ainsi donner « à chaque citoyen » le moyen d’imprimer ses propres armes à feu en fibre de carbone. Cody Wilson, son fondateur, a même pré-commandé une MarkOne pour 8000$ il y a un an ; mais la société refuse de la lui livrer, et va le rembourser avec intérêts. Du coup, Cody Wilson, vexé, annonce qu’il versera 15 000$ de prime a quiconque pourra lui fournir une MarkOne.

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La première version d’arme « imprimée » par Cody Wilson, le « liberator » (!) s’est révélée peu fiable lorsque le plastique utilisé était du Visijet et non de l’ABS. Vous verrez ci-dessous ce qui se passe avec du visijet, et ce que cela pourrait faire à votre main.

Néanmoins, le Liberator était une vraie arme, indétectable aux portiques d’aéroport (même si les autorités ont obligé les « imprimeurs » à inclure un cube d’acier dans leurs création, rien ne dit que ces derniers aient obéi aveuglément).

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Une nouvelle génération d’armes analogues, en fibre de carbone, pose donc un sérieux problème de sécurité publique, et la question de savoir s’il existe un moyen de contrôler la nature des objets ainsi fabriqués.

Fichier des détenteurs d’imprimantes, reconnaissance automatique de la nature de l’objet… sont des pistes examinées aujourd’hui ; comme les drones civils, la dualité de la technologie d’impression 3D pose donc des problèmes au législateur. Et comme il semble illusoire d’arrêter le progrès (!), il convient au moins de poser ce type de problèmes en amont, suffisamment tôt, face à la montée du terrorisme et la multiplication des moyens technologiques potentiellement dangereux pour la sécurité de notre société.