Il a l’air tout droit sorti d’un film de science-fiction et d’ailleurs (ça ne s’invente pas) son capitaine s’appelle…James Kirk. Après un décalage de quelques années, le premier Destroyer de la classe, le DDG 1000 USS Zumwalt, vient d’entamer sa campagne d’essais à la mer.
La classe Zumwalt est une classe de navires furtifs de gros tonnage (14 000 tonnes) qui remplace, dans son usage, les navires Iowa mythiques de 1940. Conçu pour des missions de frappe contre la terre, l’USS Zumwalt possède deux canons de 155mm, de type AGS (Advanced Gun Systems) d’une portée de 160km, et 80 cellules lance-missiles, ainsi que deux canons d’autoprotection Mk46 de 30mm.
Mais surtout, l’USS Zumwalt, avec 78 MW, produit suffisamment de puissance électrique pour pouvoir opérer le « railgun » (voir cet article) électromagnétique, capable de lancer des projectiles à une vitesse de plus de 7200 km/h !
Toutefois, quelques critiques soulignent son retard technologique : le programme Zumwalt (nommé en l’honneur de l’Amiral Elmo Zumwalt Jr (commodément surnommé « Bud »), héros de la guerre du Vietnam et ancien directeur des opérations navales, a été lancé en 1990 avec un objectif initial de 32 bâtiments, aujourd’hui ramené…à trois ! Car, d’une part, le jouet est cher : 3,2 milliards de $ par navire ! Mais surtout… il ne tiendrait pas bien la mer, d’après certains observateurs critiques.
Car la forme de coque inversée nécessaire à sa furtivité (appelée Tumblehome) semble ne pas faire bon ménage avec sa stabilité. La tenue à la mer forte semble problématique, à tel point que plus de 8 officiers de l’US Navy impliqués dans le programme ont douté de ses performances. Un vieux débat, qui resurgit aujourd’hui. D’après l’US Navy, le souci réside en fait moins dans la forme intrinsèque du navire que dans la certification du logiciel qui en garantit la stabilité. Mais des tests ont été réalisés, des simulations effectuées et la campagne d’essais aujourd’hui débutée devrait permettre de dissiper rapidement ces doutes.
Il reste que le Zumwalt est un navire révolutionnaire, avec un équipage très réduit à l’instar de nos frégates multi-missions (FREMM) puisqu’il ne compte que 125 marins. S’il parvient à dompter les flots…