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Bon, un article un chouïa plus technique pour changer, cela fait beaucoup de jargon en une phrase, mais le concept est simple : amener de la bande passante et de la capacité de traitement de données au sein de « data centers » mobiles, au plus près du théâtre d’opérations. Pour faire simple, l’hyperconvergence, c’est une approche d’architecture matérielle/logicielle qui consiste à intégrer des capacités de calcul durcies (processeurs), du stockage de données robuste, un réseau militarisé, des machines virtuelles, encapsulées dans un module hardware unique embarqué au cœur des opérations.

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Lors du dernier salon AFCEA West conference and trade show à San Diego, plusieurs sociétés ont présenté un tel concept. Parmi elles, on peut citer la société californienne Themis Computer, qui a développé un concept baptisé Themis Hyper-Unity. Il s’agit d’une unité de calcul durcie, fondée sur un concept de stockage en mémoire Flash, et intégrant 4 nœuds serveurs RES-XR5-1U de 8 disques chacun, à base de processeurs Xeon de 14 cœurs. Faisons simple : une capacité de stockage jusqu »à 30 TB, un réseau Mellanox Infiniband de 56Gb, et tout ceci compatible avec les normes militaires MIL-STD-810G, MIL-S-901D et MIL-STD-167-1*. Bref, une bête absolue, durcie aux standards opérationnels, et gérable par un seul administrateur comme un système unique placé à l’intérieur d’un véhicule léger de type Humvee.

Fiber-optic equipment in a data center

Jusqu’à maintenant, l’obstacle principal au développement de capacités de calcul sur le champ de bataille était le poids et la taille des équipements nécessaires. Entre la puissance de calcul souhaitée, la capacité de stockage, les équipements réseaux et le nécessaire passage à des standards de durcissement compatibles avec l’utilisation militaire, le problème était véritablement complexe. Ou alors il fallait une très, très grande rallonge (sic).

Et pourtant, le besoin est prégnant : il s’agit de pouvoir recevoir, traiter et distribuer des quantités astronomiques de données, de réaliser du « blue force tracking » et du suivi des pistes hostiles, de gérer les missions des unités, de réaliser de l’analyse du signal (SIGINT), etc, etc.

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Le recours à la virtualisation permet de disposer de ressources de calcul et de stockage durcies, gérables comme un seul système. C’est l’hyperconvergence. Si la convergence (en informatique) peut être définie comme « des systèmes séparés conçus pour fonctionner ensemble », donc une approche dite « scale up » (on utilise plusieurs cœurs de calcul pour une même tâche) l’hyperconvergence peut être définie comme une approche « scale out » (on distribue des tâches sur plusieurs machines au sein d’un même réseau lui-même confiné à une même infrastructure). Cette approche permet de démarrer petit, et d’évoluer facilement vers de plus grandes capacités au fur et à mesure, sans aucune perte de performances et de manière linéaire. Bien connue dans le monde civil, cette approche n’était pas encore répandue dans le monde militaire. C’est maintenant chose faite.

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Outre Themis, d’autres sociétés comme Crystal Group ou encore Core Systems ou Systel Inc. développent aujourd’hui de tels concepts pour la défense. Ce n’est bien évidemment pas une approche parfaite, et des défis techniques persistent comme l’équilibrage (« load balancing ») entre les ressources réelles et virtuelles, ou la gestion des entrées/sorties dans une architecture hyperconvergée. Toutefois, le monde civil progresse à pas de géant ; nul doute que les nœuds de calcul hyperconvergés seront bientôt dans la nuque de toutes les tourelles, comme dans le coffre des nouvelles générations de véhicules militaires.

PS. Désolé pour le retard entre deux articles, la plateforme de blog a visiblement connu quelques difficultés techniques il y a quelques jours… Un manque d’hyperconvergence peut-être…