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L’idée est amusante et peut paraître bizarre, mais elle est loin d’être stupide. L’équipe de recherche de Ahmad Hassanat au sein de l’université de Mu’tah de Jordanie a en effet eu l’idée de déterminer l’appartenance d’un individu à un groupe terroriste et de tenter de l’identifier en utilisant une technologie de reconnaissance automatique des images… de leurs doigts faisant le signe « V » de la victoire.

La constatation – surprenante- de l’équipe de recherche est que la manière dont les doigts forment le signe « V » est aussi caractéristique de l’appartenance d’un individu que sa voix, ou même ses empreintes. Leur étude est baptisée « Victory Sign Biometric for Terrorists Identification » et est disponible en suivant ce lien. Une solution intéressante, dans un contexte où les individus se camouflent le visage pour ne pas risquer d’être identifiés.

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L’idée de s’intéresser aux signes provient à la fois de l’abondance de photos où des terroristes font un geste victorieux, et de la relative facilité de l’analyse :

  • La capture de la forme de la main ou de la gestuelle ne nécessite pas de senseurs élaborés, ou d’images de très haute-fidélité
  • Si des images plus détaillées sont disponibles, la méthode permet d’agréger d’autres techniques d’analyse (analyse palmaire, empreinte digitale…)
  • La complexité algorithmique de l’analyse est assez faible et les méthodes sont nombreuses et éprouvées.

L’idée consiste à identifier les points correspondant à l’extrémité des doigts, le point à la jonction des doigts et deux points caractéristiques sur la paume de la main. Dans l’étude, 50 volontaires ont fait le signe « V » et ont été photographiés par un appareil standard (8 mégapixels). Cette base de données a permis d’entraîner le système à identifier des références biométriques caractéristiques.

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Au final, l’étude a montré qu’il était possible dans de nombreux cas d’identifier avec une précision de 90% la personne faisant le signe. Quelques erreurs subsistent, par exemple dues à la position des autres doigts qui interfère avec les algorithmes de segmentation de l’image.

La technique est donc intéressante, même si, d’un point de vue purement scientifique, il semble difficile de généraliser de tels résultats avec une base de données aussi restreinte. Mais cela permet d’imaginer exploiter au maximum les sources ouvertes, comme les images présentes sur Internet. Faute d’identifier avec précision un terroriste, il serait possible de le suivre, et de corréler cette information avec toutes les autres disponibles en source ouverte. Et si les terroristes arrêtent de faire le signe « V », alors soit cela signifient soit qu’ils arrêtent d’être victorieux ( !) soit qu’il est nécessaire de passer à d’autres modes de reconnaissance (gestuelle, attitude, etc…). Une course aux armes biométriques, en somme…