Pendant que les affaires sur les survols intempestifs de drones dans des zones urbaines se multiplient (avec notamment aujourd’hui l’arrestation de trois journalistes d’Al Djazeera en train de manipuler un drone dans le bois de Boulogne), le Department of Homeland Security américain a tenu une conférence « ouverte à tous sauf à la presse »( !) à Arlington, sur les dangers sécuritaires afférents à la multiplication des drones low cost.
A grand renfort de films montrant des drones de loisir équipés d’armes automatiques, ou encore l’attaque victorieuse ( !!) d’un convoi de blindés par des drones armés (pour un montant de moins de 5000$), l’évènement a aussi présenté des modifications de drones en tant qu’engins volants explosifs improvisés, des « flying IEDs ». Vous auriez pu lire le CR détaillé de la conférence sur le site de Daniel Herbert, qui a posté la photo en tête d’article, présentant un drone phantom de DJI, marque chinoise très populaire, avec une charge utile d’1,5 Kg d’explosifs.Mais le DHS lui a gentiment demandé de tout enlever…
De nombreux organismes réfléchissent à la manière technologique de limiter ou de contrôler ces vols de drones. Une des actions envisagées est le « geofencing », consistant à instaurer des zones de non-vol de drones directement en tant que coordonnées GPS dans le firmware de l’appareil. Evidemment, tout ceci suscite une levée de boucliers des pilotes amateurs au nom de la liberté individuelle… (amusant : la première zone que DJI a instaurée en geofencing était la place Tian An Men, sans que personne n’y trouve rien à redire). Nul doute que bientôt, les premières modifications permettant de contrôler le firmware d’un drone ou de l’altérer seront disponibles sur Internet (après tout, il est aujourd’hui possible de modifier le logiciel de votre voiture, bien que cela soit illégal).
La question est donc de savoir si d’autres technologies, externes aux constructeurs, pourront être utilisées pour exercer un contrôle – par les forces de l’ordre, notamment – sur les drones intempestifs. Un rayon laser (comme une version réduite du LaWS américain, dont nous parlerons plus tard) a même été évoqué sérieusement, tout comme les moyens de brouillage directionnel. Mais aujourd’hui, on pense que la majorité des drones survolant des villes la nuit effectuent un circuit GPS, donc sans besoin d’un lien permanent avec le pilote.
Tout ceci intervient au moment où une start-up portugaise, la société TEKEVER, a montré qu’un pilote équipé d’un casque d’électro-encéphalographie, pouvait contrôler un drone par la pensée.
Dans l’esprit de TEKEVER, il s’agit de permettre au pilote de se concentrer sur des tâches tactiques complexes, tout en laissant les mécanismes basiques de vol à la charge du drone lui-même. Il reste à espérer qu’un cerveau de terroriste n’est pas à la hauteur de la tâche…