Le 14 mai dernier, le département de la défense américain a organisé le premier « Lab Day », un évènement situé au Pentagone, ayant pour but de constituer une vitrine technologique de l’innovation de défense.
Cet évènement réunissait 60 centres de recherche et laboratoires médicaux sous le haut patronage de Frank Kendall, sous-secrétaire d’état à la défense pour l’acquisition. L’exposition a rassemblé une centaine de stands, incluant des innovations telles que le système BATMAN (si, si, c’est l’acronyme de « Battlefield Air Targeting Man-Aided (K)nowledge. », un viseur tête haute pour l’US Air Force fondé sur l’utilisation de Google Glasses), le laser à haute énergie de l’US Army ou encore différentes innovations dans le domaine de la robotique (système FERRET), des casques et de la protection individuelle.
Il s’agit surtout d’une opération de communication très bien orchestrée, associant visiteurs professionnels, parlementaires et sénateurs, les media, mais également les écoles et universités.
C’est d’ailleurs là une différence majeure avec l’approche française : alors que les salons américains sont accessibles aux mineurs encadrés par une équipe pédagogique, il n’existe que peu d’initiatives pour familiariser les collégiens ou lycéens avec l’environnement militaire et en particulier avec sa base technologique. Et c’est dommage, lorsque l’on se rend compte de leur réel intérêt pour le domaine (que j’ai pu mesurer en tant qu’officier de réserve en accompagnant une classe lors de la visite d’un navire de la Marine Nationale), ou lorsque l’on observe les visites de salon par des classes, à l’étranger. Ci-dessous, une visite d’étudiants lors du salon I/ITSEC d’Orlando (simulation pour la défense et la sécurité) – ils n’ont pas l’air malheureux ni traumatisés.
Pour encourager l’innovation technologique de défense, je pense qu’il est indispensable d’entretenir l’esprit de défense chez nos plus jeunes concitoyens. Leur curiosité naturelle fera le reste. Une opération conjointe ministère de la défense / ministère de l’éducation nationale autour de l’innovation de défense serait un beau complément aux mécanismes et dispositifs existants (voir ici), portant aujourd’hui davantage sur l’histoire, la politique et le patrimoine que sur le domaine technologique. L’association avec les référents pédagogiques, mais également l’implication d’instituts tels que l’IHEDN ou certaines grandes écoles (X, ENSTA) sont autant de vecteurs possibles d’une telle initiative. A bon entendeur…
Images (c) I/ITSEC, US DoD