Oui, je sais bien que c’est un blog sur l’innovation technologique de défense. Mais parfois, l’innovation, ou simplement la modernité, n’est pas un luxe mais une nécessité. Alors que de nombreuses innovations proviennent des Etats-Unis, on apprend aujourd’hui que l’US Navy (pas la moindre des marines nationales) paie plus de 31 millions de $… pour conserver le support Microsoft à Windows XP.
L’US Navy – en fait le United States Navy’s Space and Naval Warfare Systems Command (SPAWAR) – a en effet demandé à maintenir ce support (et les patchs de sécurité correspondants) jusqu’en 2017. Or le support de Windows XP a officiellement pris fin chez Microsoft en 2014. Le souci : de nombreuses applications nécessitent des upgrades, des modernisations. Tant que cette phase n’est pas achevée, la Navy n’a d’autre choix que de payer. Mais ce n’est pas la seule ! 15% des PC mondiaux tourne encore sur cet OS…ainsi que la majorité des distributeurs de billets.
Une faille considérable compte tenu de la vulnérabilité du système, et de la réalité de la cybercriminalité. Si l’on revient à l’US Navy, on parle de 9 millions de $ par an, et de plus de 100 000 PC concernés. Le support concerne aussi Exchange 2003, Server 2003 et Office 2003. La directive de l’Amirauté s’appelle Windows XP Eradication Efforts. Elle peut être consultée ici.
Mais ramenons les choses dans leur contexte : 31 millions de $, c’est toujours moins que les dépenses de la marine américaine en papier toilette. Maintenant, quid de nos armées ? A l’heure où les Etats-majors déménagent à Balard (et ses bureaux rivetés – je n’oserais pas dire boulonnés – au sol), sommes-nous certains de la modernité des OS des machines utilisées par nos ingénieurs, officiers et soldats ? Et si la lutte contre la cybercriminalité et le cyberterrorisme est aujourd’hui une priorité, peut-être peut-on poser le problème en toute ingénuité.
Je ne fais que poser la question…bien sûr…