Quand les blindés s’inspirent de la Formule 1

Publié: 2 juin 2015 dans Electronique de défense, Systèmes d'armes
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A priori, mis à part le fait que ce sont tous deux des véhicules, rien de comparable entre une monoplace de formule 1 et un engin blindé. Pourtant, aujourd’hui, les technologies de la F1 sont utilisées par les concepteurs de véhicules militaires.

Ainsi, la société BAE a adapté un système de suspension active issu de la F1 à la famille des blindés CV90 destinés à l’armée suédoise, afin d’améliorer leur motricité sur des terrains difficiles. A ne pas confondre avec la suspension pilotée, la suspension active est utilisée dans le monde de la F1 depuis les années 1990 mais elle a été vite abandonnée en 1993 en raison d’un avantage concurrentiel jugé déloyal.

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Le principe est simple : la suspension, pilotée par l’électronique, réagit sur chaque passage de bosse, qu’elle absorbe quasiment. Des vérins hydrauliques rapides sont montés en bout des suspensions. Renseignés par des capteurs (par exemple l’inclinaison, l’angle au volant et l’accélération, un calculateur commande l’alimentation en pression hydraulique de ces vérins et adapte donc la raideur des suspensions tout en corrigeant et en stabilisant l’assiette.

De là à utiliser cet avantage pour un blindé confronté à des terrains bosselés…eh bien il y a un inconvénient… de poids. La suspension active concernait jusqu’à présent des véhicules légers en fibres de carbone, d’un poids inférieur à 700kg. Or un CV90 peut peser jusqu’à 35 tonnes.

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L’innovation de BAE est donc réelle. Et tellement réelle que la société n’a pas expliqué comment elle avait réussi cette adaptation. Mais les résultats parlent d’eux-mêmes : la vitesse maximale du CV90 « classique » ne pouvait excéder 70 km/h – avec les suspensions actives, on augmente cette vitesse de près de 40% ce qui constitue le record du monde pour un blindé (source : BAE). La technique consiste, même si on n’en connaît pas les détails, à déterminer avec précision les accélérations en chaque coin du véhicule (en particulier les décollements du terrain) ; quand le mouvement vertical et l’accélération dépassent certains seuils, le système commence à durcir les suspensions, et lorsque le véhicule retombe, les chocs sont absorbés avec environ trois fois plus d’efficacité.

Les avantages espérés : moins de fatigue pour les occupants et pour le véhicule (gains de maintenance), mais également un gain en stabilité, et donc en précision verticale du tir ou en poursuite d’objectif. Les CV90 en service feront l’objet d’un retrofit, qui ne devrait prendre que quelques semaines lors d’une période de maintenance.

Images (c) BAE Systems

commentaires
  1. Frédéric dit :

    Je viens de regardé à l’instant la fiche du VBCI – a roues-, qui annonce une vitesse sur route de 100 km/h. Sait on si ce système est étudié par Nexter ? Des blindés qui auraient sur les autoroutes à 140 km/h, pas mal pour une blitzkrieg 🙂

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